Rôle de l’EMDR dans le traitement du bégaiement isolé,
sans handicap associé.
Le bégaiement fait l’objet de nombreuses recherches et d’aussi nombreuses hypothèses. Une chose est certaine pour le Docteur Piffaut, le bégaiement est un symptôme qui raconte une histoire. Ses patients sont reçus en psychothérapie et non plus seulement en rééducation orthophonique ou phoniatrique. La rééducation n’ayant pas fait ses preuves, elle reçoit les échecs de cette pratique. L’EMDR a permis des guérisons. Pour elle, le bégaiement est dû à un ou plusieurs traumatismes et à la souffrance non seulement de la victime mais aussi de son entourage qui se trouve dépassé et impuissant. Le bègue est donc doublement victime.
Pourquoi cet article ?
Pour avoir reçu en rééducation puis en psychothérapie de nombreux enfants de deux ans et demi à 10 ans souffrant d’un bégaiement, le Dr Anne-Marie Piffaut a cherché et retrouvé des situations et un traumatisme initial survenus dans la vie de chaque enfant reçu. Plus celui-ci est traité tôt grâce à l’EMDR et plus rapide sera le traitement.
Si elle n’avait à donner qu’un seul conseil, ce serait de prendre un rendez-vous auprès d’un praticien EMDR dès l’apparition du bégaiement pour commencer les séances d’EMDR au plus vite.
Le plus souvent pour les très jeunes enfants avant six ans, la prise en charge consiste en :
- Un entretien de ¾ d’heure des parents avec l’enfant à la suite de quoi le bégaiement peut disparaître
- Si ce n’est pas le cas, il sera suivi de trois séances d’EMDR de ¾ d’heure à trois semaines d’intervalle, les parents restant présents mais silencieux sauf lorsqu’ils sont sollicités par le thérapeute. Ils resteront dans la salle d’attente si l’enfant le demande.
- Une séance de contrôle à trois mois (non obligatoire si tout va bien)
Pour les enfants après six ans :
- Un entretien de ¾ d’heure avec l’un des parents ou les deux présent(s) avec l’enfant. Un temps peut être réservé à un entretien isolé si la demande est faite par l’enfant ou l’un des parents.
- suivi de plusieurs séances d’apprentissage des compétences sociale (techniques d’affirmation de soi) et d’EMDR de ¾ d’heure à trois semaines d’intervalle. Les parents au début restant présents mais silencieux sauf lorsqu’ils sont sollicités par le thérapeute, puis très vite, ils restent dans la salle d’attente permettant à l’enfant de livrer ses secrets et d’être traité en ce sens.
- Une séance de contrôle à trois mois (non obligatoire si tout va bien)
Pour les pré-adolescents ou les adolescents mineurs :
- Un entretien de ¾ d’heure avec l’un des parents ou les deux avec le jeune
- suivi de plusieurs séances d’apprentissage des compétences sociale (techniques d’affirmation de soi (ADS): comment faire avec sa peur, sa colère, sa tristesse et sa joie), d’hypnose et d’EMDR de ¾ d’heure à trois semaines d’intervalle, les parents restant dans la salle d’attente permettant à l’enfant de livrer ses secrets. L’ADS pratiquée en groupe, augmente la confiance en soi et diminue la dépression.
- Une séance de contrôle à trois mois (non obligatoire si tout va bien)
Pour les adultes, la prise en charge reste identique à celle des adolescents, mais il n’est plus question d’être accompagné de ses parents. C’est au patient de prendre lui-même son premier rendez-vous. Il ne doit pas avoir d’attente magique à propos de l’hypnose et de l’EMDR car le thérapeute sert uniquement de catalyseur. Ce que le patient a vécu est ancré dans sa mémoire traumatique. Il est l’acteur de sa propre guérison. Cette prise en charge s’adresse aux patients motivés. Elle sera d’autant plus facile si le patient ou son entourage aura établi un lien entre une scène ancienne et l’apparition du bégaiement. Si ce n’est pas le cas, si le lien n’a pas été établi, les scènes les meilleures de la vie du sujet et les pires seront prises en compte. On ne va pas au pire s’il n’y a pas du bon.
Pour avoir des informations sur l’EMDR : consulter le site EMDR-France.
Le Phoniatre est un médecin spécialiste de la communication. Il réalise des bilans de la voix, de l’articulation, de la parole et du langage au même titre que les orthophonistes. De plus du fait de ses connaissances médicales il peut demander des examens complémentaires biologiques, radiologiques, endocriniens ou autres. Il prescrit sur ses ordonnances des traitements allopathiques, homéopathiques en fonction de ses compétences. Pour certains, sa pratique s’enrichira d’actes chirurgicaux. Il peut aussi recevoir les patients en rééducation de la voix, de l’articulation, de la parole et du langage.
Formée aux psychothérapies qu’elle pratique de façon intégrative, le Docteur Piffaut a pu constater les effets de certaines méthodes qu’ils soient inexistants ou probants. Comme elle reçoit principalement les échecs de ces différentes pratiques, elle-même confrontée à son impuissance face à des cas difficiles, elle n’a jamais cessé de se former.
Lors d’un EPU (enseignement post-universitaire) en 1999 dans le cadre des TCC (Thérapies comportementales et cognitives. Service du Dr Cottreaux 69500 Bron), elle a trouvé des réponses à ces questions. Les patients qui échappent aux traitements médicaux et chirurgicaux, souffrant encore de leurs symptômes malgré cela, peuvent souffrir d’un stress post-traumatique (ou s’en approchant). Le traitement approprié du stress post-traumatique est la thérapie EMDR. David Servan Schreiber nous a formés à l’EMDR pour les adultes, pour les enfants et pour les troubles dissociatifs. David, a aussi proposé aux thérapeutes d’utiliser l’EMDR pour les patients ne relevant pas de stress post-traumatique, après avoir établi la liste des situations les pires et les meilleures de leur vie. Ce qui est dramatique pour certains ne l’est pas obligatoirement pour d’autres. Il n’y a donc pas de jugement.
Très vite, les patients ont compris que les symptômes étaient des signes d’appel qu’il fallait prendre en compte non seulement à un niveau médical mais aussi psychologique. L’association des deux prises en charge médicale et psychologique apportant les meilleurs résultats.