De plus en plus de personnes réalisent leur arbre généalogique. Qui est le fils ou la fille de qui ? Quels sont mes cousins ? …
Les résultats de ces recherches sont intéressants mais assez réducteurs. Quelles sont les motivations profondes de ceux qui entament cette enquête, le plus souvent sur internet ou aux archives départementales ? Ça c’est intéressant !
Lorsqu’on parle de génogramme (Monica Mc Goldrick et Randy Gerson) entrant dans le cadre de la psychogénéalogie, on « s’attaque » à un tout autre domaine, celui plus vaste où l’on tient compte de tous les facteurs familiaux, environnementaux, historiques de l’histoire de la famille « ici et maintenant » pour chaque époque, celle de chaque protagoniste. Il est bien de remonter jusqu’aux histoires de vie des arrière-grands-parents. Sachant que nous avons tous huit A-G-P, 4 G-P et deux Parents.
Tout à son importance, jusqu’à la petite bonne qui a vécu six mois sous le toit de personnes dont on a vaguement entendu parler. Au fait, pourquoi n’est-elle restée que six mois ? Pourquoi cette famille qui vivait dans l’opulence a-t-elle été ruinée ? Pourquoi, dans cette famille, ne chante-ton pas de chansons aux filles ?
Tous ces mystères qui pèsent sur les épaules des consultants travaillent en sourdine au développement de maladies sur fond de dépression. Ils se demandent consciemment ou la plupart du temps inconsciemment, pourquoi leur vie est comme ci ou comme ça ? Pourquoi cela leur arrive-t-il à eux ? Pourquoi c’est « plus fort qu’eux » ? Pourquoi dépriment-ils se sentant incapable de s’en sortir ?
« Je n’ai jamais connu mon père direz-vous, c’est comme si je marchais avec une béquille depuis que j’en ai l’âge, alors comment voulez-vous que je remplisse la feuille côté paternel ? C’est IMPOSSIBLE! ». Six mois plus tard, après avoir relevé des indices, des signes, la personne s’est orientée vers le village où sa mère a vécu juste avant sa naissance. La boulangère n’a pas quitté sa boutique et elle est prête à rechercher avec elle LE souvenir d’une personne qui… Elle ne trouve pas mais peut-être que Mme X qui vit dans la maison de retraite au bout de la rue principale du village, a-t-elle une idée ?
« Et bien figure-vous que Mme X a embauché ma mère. Elle ne peut en dire plus et s’est fermée comme une huître quand je lui ai demandé pourquoi elle est partie au bout de six mois ».
Le thérapeute : « Qu’est-ce qui, à votre avis, pousse une patronne à se séparer d’une jeune bonne ? Et qui fait si grand mystère… réfléchissez ! ». « Je dirais que peut-être… Elle était enceinte ». « Est-ce une raison suffisante ? ». « Je veux en savoir plus »…
Ainsi la personne retrouve-t-elle sa « jambe » en retrouvant son père : le patron ! Bien sûr, il est décédé depuis longtemps mais les commerçants sauront parler de lui, de ses enfants, de sa famille…
« Mais c’est aussi MA famille ».
La psychogénéalogie entre dans le cadre de la psychothérapie.
Associée à des méthodes comme les TCC et l’EMDR qui permettent de gérer les émotions, de rendre plus compétents socialement et de changer notre façon de penser, trouvant des alternatives à nos croyance obsolètes, la psychogénéalogi guide les patients vers un chemin de vie plus léger les délestant des entraves du passé. Tout ceci ne nous appartient pas, Rendons à César ce qui lui revient.
« Je suis heureuse parce que j’ai fait connaissance de mes oncles et tantes, de mes cousins. Ils m’ont accueillie gentiment. Je fais partie d’une grande famille. Je ne me sens plus seule, abandonnée. J’ai pris conscience que c’est ma mère qui a été abandonnée, pas moi. Je ne fais plus l’éponge, je ne déprime plus. Oui, je suis heureuse».
Chaque histoire est unique, à chacun s’il le souhaite de la reconstruire en se faisant aider car « sortir les cadavres du placard » est source d’émotions. Le jeu en vaut la chandelle, s'en délester rend la vie plus douce.