Une femme de trente ans vient pour une maladie de Menière.
A partir de 2017 j’ai associé la cohérence cardiaque (CC) et EmRes (résolution émotionnelle). Ces deux dernières pratiques s’enseignent aux patients de façon à ce qu’ils les pratiquent en autonomie. Depuis, en moyenne je les reçois 5 séances en proposant :
- Affirmation de soi (ADS)
+ cohérence cardiaque ( CC )
+ EmRes (Résolution émotionnelle quand l'intensité émotionnelle est inférieure à 5/10)
+/- EMDR quand les évènements stressants ont une intensité émotionnelle a une intensité supérieure à 5/10
) au lieu de trente comme en 1995 lorsque je proposais les techniques d’affirmation de soi pour régler les difficultés interpersonnelles.
La patiente se plaint depuis l’enfance céphalées associées aux sensations de plénitude de l’oreille.
Elle a consulté plusieurs orl qui lui ont dit qu’on ne connaissait pas la cause de ses vertiges évoluant par crises, accompagnés d’acouphènes et de surdité. L’un d’entre eux a évoqué une maladie de Menière. Elle vient parce qu’elle a entendu parler de l'EMDR traitant le stress post traumatique. Son conjoint a trouvé mes blogs et elle m’a consultée parce que je suis à la fois ORL et praticienne EMDR. Je passe le détail de l’évolution des crises, toutes différentes les unes des autres, une fois ce sont les vertiges qui prédominent, une autre fois les acouphènes ou parfois la surdité qui a nécessité une hospitalisation en urgence une fois. Elle a toujours fini par récupérer et notamment juste avant son rdv chez moi (si ce n’est pas émotionnel ça !).
Maintenant, elle ressent un état d'ébriété constant.
Elle a reçu les traitements ORL habituels médicamenteux et le dernier Orl en date a posé un diabolo ce qui ne l’a pas empêchée de récidiver. Il y a un mois, les acouphènes ont été très forts. Désormais , elle prend de la cortisone dès l’apparition de la crise.
Après réflexion, elle s’est souvenue au sujet du premier grand vertige, d’un élément déclencheur , une situation où elle a été incapable de pleurer. Ce « détail » a son importance. Elle n’avait pas établi de lien jusqu’à présent entre cet évènement et la survenue du grand vertige qui a débuté quelques semaines après.
La cohérence cardiaque et la résolution émotionnelle lui ont apporté beaucoup de confort. Je lui ai proposé des séances d’EMDR pour traiter l’évènement dramatique à l’origine de la plus grande crise.
A la séance 3, elle va nettement mieux . Nous faisons une troisième séance d’EmRes où elle ressent tjs les mêmes sensations qui disparaissent en quelques minutes.
Les patients souffrant d’un hydrops provoqué par l’émotion au cours d’EmRes disent souvent quand les sensations changent : « Je sens diminuer la pression », ou « mon oreille se vide ».
« Quand elle ressent de la colère » précise-t-elle, « c’est au même endroit mais plus fort, comme si ça bouillait au travers du crâne et qu'il fallait évacuer tout ça » (c’est typique de l’hydrops : colère ou tristesse) . Elle ajoute « je n'aurai pas pu pleurer ». (là aussi c’est typique du Menière les personnes ont souvent dit « comme je ne pouvais pas pleurer en fait, je pleurais dans mes vestibules).
Elle continue à parler (c’est souvent le cas après EmRes, quand les émotions ont disparu, cela libère les pensées. Des études ont monté qu’une fois les émotions disparues, le quotient intellectuel augmentait).
Dans la situation dramatique « elle a eu envie de pleurer mais c'était bloqué , ce n'était pas possible ». Elle précise « si je suis en colère ça bout , c'est sous pression mais il faut attendre que ça passe », ou « si j’ai de l’anxiété j’ai une boule au niveau du plexus» .
Les patients disent quand ils sont en colère, qu’ ils sentent monter la pression dans leur oreille, de même que lorsqu’ils se retiennent de pleurer, Les patients sont riches d’enseignements.
Nous avons préparé la séance d’EMDR et discuté à partir de la liste des situations les pires de sa vie quelle serait la situation à traiter la prochaine séance en EMDR.
Séance 4
EMDR
Alors que tout allait bien depuis qu’elle a commencé la psychosomatique, elle a ressenti la sensation d'oreille bouchée pendant cette séance. Ala fin de la séance d’EMDR, elle a quitté le cabinet en pleine forme. Elle a senti que son oreille devenait légère.
En conclusion
Ceci montre bien que ces thérapies s’adressent à des patients motivés. Certains patients craignent d’affronter leurs démons et annulent des rendez-vous du fait de ces appréhensions. Plusieurs femmes ont repoussé leurs rdv plusieurs fois de suite. Je devinais qu’elles avaient vécu quelque chose de grave telle une agression sexuelle et je ne me suis pas trompée. Les morts violentes d’un proche se retrouvent souvent aussi.
On ne traite pas un symptôme mais une personne, et particulièrement les états émotionnels intempestifs car ils sont réveillés par des stimuli extérieurs qui rappellent l’évènement traumatique et son vécu.
Les symptômes ont complètement disparu. L’EMDR guérit. Il en est de même avec EmRes quand les situations à traiter sont moins graves. Je dirai qu’EmRes s’adresse aux personnes dont les émotions sont comprises entre 0 et 5/ 10 en intensité et que l’EMDR est conseillée pour des situations dont les émotions sont supérieures à 5/10.
EmRes et la CC sont pratiquées ensuite en autonomie d’où le nombre restreint de séances. Par contre l’EMDR nécessite toujours la compétence d’un thérapeute ce qui est plus « contraignant ».
Je reste à votre disposition si vous avez des questions lors d'un rendez-vous.
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